Depuis la sortie du décret n°2021-515 du 29 avril 2021, les entreprises de plus de 50 collaborateurs et dotées d’un parc de plus de 100 véhicules sont obligées d’utiliser 10% de véhicules propres lors du renouvellement de la flotte.
La loi les incite à pré-équiper leurs places de parking afin de favoriser la transition énergétique. Pour un usage confortable de ces voitures électriques, l’installation de bornes de recharge en interne est inévitable. Cette opération exige un budget conséquent qui est allégé par les nombreuses aides de l’État.
Quelle borne choisir en entreprise ?
Avant de parler du prix d’une borne de recharge en entreprise, il convient de connaître le type d’infrastructure à mettre en place. Les besoins varient en fonction des utilisations, des catégories d’utilisateurs et des contraintes. S’interroger sur les usages reste toutefois la priorité. L’entreprise doit identifier les utilisateurs des infrastructures : les véhicules de fonction ou de services, du personnel ou des salariés ou des visiteurs. Le choix de la puissance de bornes constitue un impératif. Le temps de recharge est à considérer selon les besoins réels des utilisateurs. La majorité des véhicules stationnent dans la journée au cours des heures de travail. Des bornes entre 7,4 à 22 kW devraient suffire pour recharger dans le confort. Dans les cas de véhicules réalisant d’importantes rotations dans l’entreprise, une ou plusieurs bornes plus puissantes seront nécessaires. Un chargeur rapide de 50 kW DC permettrait de récupérer 285 km d’autonomie en une heure. Avec un modèle de 22 kW, la batterie se recharge de 137 km/h. À noter que la solution de recharge à choisir dépend du type de véhicules : véhicules utilitaires, voitures légères, poids lourds, etc.
Quel prix pour installer une borne en entreprise ?
Le prix d’une borne de recharge en entreprise relève de plusieurs variables. La marque constitue un premier critère. Les différences tarifaires entre les fabricants sont minimes pour qu’ils restent compétitifs sur le marché. Néanmoins, cela finit par se faire ressentir sur le devis surtout lorsqu’il s’agit d’installer plusieurs bornes. Schneider, Hager, Wallbox, EVBox, IES KEYWATT ou Legrand sont autant d’enseignes spécialisées.
La puissance représente un élément clé. La règle est simple : plus la borne est puissante, plus les coûts s’envolent. C’est pourquoi il est préconisé de choisir des chargeurs fonctionnant en courant alternatif AC de moins de 22 kW si l’idée est de faire des économies. Il est inutile d’investir dans des bornes rapides en courant continu DC à moins d’être une entreprise qui a besoin de recharger plusieurs véhicules par jour, à la chaîne et en un laps de temps court.
Miser sur un chargeur AC évite de toucher aux systèmes électriques du bâtiment qui engendre des dépenses onéreux. Il faut savoir qu’une grande partie du coût d’installation d’une borne en entreprise est accaparée par les travaux. L’installateur doit procéder au raccordement entre la borne et le tableau électrique pour l’alimentation électrique. Le câble utilisé pour le raccordement est dimensionné selon la puissance de charge. Plus celle-ci est élevée, plus le câble est coûteux. Des travaux de génie civil comme les tranchées et la réfection du revêtement de sol sont aussi à prendre en compte dans le calcul de l’installation.
En moyenne, le coût de l’investissement pour implanter des bornes classiques dans une entreprise s’élève entre 2000 et 5000 euros. Quant aux bornes rapides délivrant plus de 50 kW, on compte plus de 10 000 euros, rien que pour l’achat de l’équipement.
La prime ADVENIR pour financer l’installation
En 2016, la prime ADVENIR a été créée dans l’objectif de promouvoir la mobilité électrique. Elle permet aux particuliers, entreprises ou collectivités de disposer d’une aide financière pour installer des solutions de recharge. Le montant de l’aide dépend de la puissance du point de charge et de l’utilisation du parking. Une borne entre 20 et 40 kW DC donne droit à un taux d’aide de 30% avec un plafond de 2700 euros. Si le parking est ouvert au public, l’entreprise gagne un taux de 30% dans la limite de 1000 à 9000 euros par point de recharge. Pour les parkings privés dédiés uniquement aux salariés et aux flottes, elle profite de 20% de prime avec une limite de 600 euros par borne. Une des conditions pour être éligibles au programme ADVENIR est de faire appel à un technicien IRVE et labellisé ADVENIR qui se charge de la pose des équipements. Ce professionnel maîtrise le cahier des charges établi par le dispositif et se charge de monter le dossier de demande pour aider l’entreprise à obtenir la prime.
Les aides locales à disposition des entreprises
Pour encourager les professionnels à transiter vers la mobilité électrique, les collectivités locales ont mis en place des aides. C’est le cas de la région Normandie qui propose une subvention aux microentreprises et aux associations. Celle-ci équivaut à 30% du montant HT du matériel et de la main-d’œuvre. La collectivité est également prête à apporter une aide pour l’acquisition de véhicules électriques à hauteur de 15 000 euros au maximum. De leur côté, les entreprises sises dans la région Grand Est ont droit à certaines prérogatives. Elles bénéficient d’une subvention de 50% du coût HT du projet avec une limite de 1000 euros par point de recharge ou 1500 euros par borne pour des installations sur voirie.
Financer la recharge avec l’autoconsommation
L’usage de véhicules électriques peut finir par représenter une dépense importante à cause de la consommation électrique. Or, ces dernières années, une forte hausse du prix du kWh est constatée. Pour faire baisser la facture liée à la recharge, l’entreprise peut décider d’investir dans des parkings solaires et avoir droit à des aides comme la prime à l’autoconsommation. Il s’agit d’un coup de pouce financier mis en place par l’État pour engager les professionnels et particuliers à favoriser l’installation de panneaux solaires. Pour être éligible, l’entreprise doit poser les panneaux sur un toit ou des ombrières de parking, choisir une installation d’une puissance-crête inférieure ou égale à 100 kWc, opter pour l’autoconsommation avec la revente du surplus et passer par un spécialiste RGE reconnu par l’État pour la mise en place de l’infrastructure.